C’est au moins ce qui ressort des nombreux articles et rapports publiés par les médias. Les titres sont «Redistribution des actifs vers les retraités», «Redistribution inéquitable», «Subventions croisées», etc. Les montants de redistribution indiqués se chiffrent en milliards, non cumulés annuellement, mais qu’est-ce qui se cache derrière tout cela? Les chiffres sont souvent difficiles à vérifier, c’est pourquoi nous avons voulu nous-mêmes plonger dans la jungle des rapports d’activités.
Base de données
Nous nous basons sur les données accessibles au public des fondations médicales, en utilisant à chaque fois la valeur moyenne. Nous avons commencé nos calculs en 2004, parce que le taux de couverture des fondations médicales était proche de 100% cette année-là. La performance nette des fondations étudiées au cours de ces 18 années a été de 4,25% et un taux d’intérêt de 2,43% en moyenne a été crédité sur la même période. Les assurés ont ainsi reçu chaque année 1,8% de moins que ce qui avait effectivement été réalisé.
Redistribution
Une partie de la différence peut s’expliquer par l’augmentation du taux de couverture. Il est après tout passé à environ 118% pour les fondations étudiées, ce qui correspond à environ 1% par an en 18 ans. Il reste donc une différence de 0,8% par an, ce qui ne semble pas beaucoup, mais cela s’additionne au fil des ans pour atteindre un montant plus que raisonnable. Pour un médecin qui verse annuellement 50’000 CHF dans la LPP pendant 25 ans, cela entraînerait une perte de plus de 200’000 CHF au moment de la retraite.
Problème de la redistribution
L’un des problèmes de la redistribution est qu’elle n’est à première vue pas évidente. Les principales raisons de cette redistribution sont les pertes dues à la retraite ou la baisse du taux d’intérêt technique, à titre d’exemple:
Pertes de retraite
Si une fondation promet une rente de vieillesse supérieure à ce qui serait mathématiquement justifié, elle devra compenser la différence au moment de la retraite. Si, par exemple, un bénéficiaire a épargné 500’000 CHF pour la vieillesse, mais que la rente de vieillesse promise coûte 530’000 CHF, la différence de 30’000 CHF doit être prise en charge par quelqu’un. Et dans ce cas, ce quelqu’un est tout autre assuré actif assuré dans cette même fondation. Toutefois, du fait que la fondation ne peut pas simplement retirer de l’argent aux personnes, la différence sera compensée par un taux d’intérêt trop bas ou par des primes de risque trop élevées. C’est ce qu’on appelle la redistribution.
Réduction du taux d’intérêt technique
Reprenons le cas de l’exemple précédent. Le contexte des taux d’intérêt incite la fondation à réduire le taux d’intérêt technique. Toutes les futures retraites des retraités seront par conséquent assorties d’un taux d’intérêt plus faible, ce qui nécessitera des capitaux plus importants. Si, dans notre exemple, ce besoin s’élève à 550’000 CHF, d’autres 20’000 CHF devront être financés selon le même modèle que précédemment.
Quels fonds de pension sont le plus confrontés à la redistribution?
Les fondations des médecins n’en font certainement pas partie, mais, comme le montre l’exemple ci-dessus, il y a là aussi une redistribution non négligeable.
Le problème se pose surtout lorsque de nombreux assurés perçoivent des salaires bas et des prestations de LPP minimales. La rente de vieillesse est convertie à 6,8% pour les plans LPP minimaux. Un simple calcul des taux d’intérêt montre que cela implique un taux annuel de 3% pour les hommes (espérance de vie de 19 ans) et un taux annuel de 4,3% pour les femmes (espérance de vie de 22 ans), sans tenir compte d’une éventuelle pension de conjoint. Afin de pouvoir l’accorder, la performance nette d’une fondation devrait être nettement supérieure à ce taux d’intérêt, car des réserves de fluctuation de la valeur supplémentaires doivent être constituées.
Solution
De notre point de vue, la meilleure solution consiste à diviser la prévoyance en un plan de base et un plan pour les cadres basé sur des titres. Le problème principal de la redistribution est alors éliminé étant donné qu’il n’y a pas d’option de rente dans les plans des cadres, c’est-à-dire que les assurés ne peuvent exercer que l’option de capital au moment de la retraite. L’épargne et les prestations de risque sont par ailleurs strictement séparées. L’épargne s’effectue par l’intermédiaire d’un dépôt de titres individuel et tous les revenus, mais aussi les pertes, appartiennent à l’assuré.
Titres = Risques?
Il faut savoir que toutes les caisses de pension investissent en fin de compte dans des actions, des obligations, dans l’immobilier et des placements alternatifs. La fluctuation de la valeur n’est toutefois pas représentée sur le certificat de prévoyance de chaque destinataire, mais elle est compensée par le degré de couverture. Il peut être supérieur ou inférieur à 100%. À la sortie, on n’a pas ou peu droit à ces réserves ainsi constituées. Si le taux de couverture est donc de 118%, un assuré reçoit 100% de son capital lors de sa sortie. Les 18% restants restent à la fondation. Cela peut coûter très cher.
Alors, qu’est-ce qui s’oppose à l’investissement direct dans des titres? Un autre avantage est que la stratégie de placement peut être adaptée à son propre horizon d’investissement. Dans certaines circonstances, une personne plus jeune souhaite commencer avec une part d’actions élevée, puis la réduire progressivement, par exemple 10 ans avant la retraite.
Quelle influence puis-je exercer sur les investissements?
Comme mentionné précédemment, des économies sont réalisées dans un compte de titres individuel. La stratégie de placement peut ainsi être compilée individuellement. Des actions individuelles peuvent ainsi être incluses ou exclues. Si les thèmes de l’environnement, du domaine social et de la durabilité sont importants à vos yeux ou si vous souhaitez exclure certaines actions d’un point de vue éthique/religieux, cette approche de placement est facile à mettre en œuvre.
Pension
On nous demande souvent si la vente nécessaire des titres au moment de la retraie n’est pas un problème. Dans certaines circonstances, cela pourrait s’avérer être un moment défavorable pour vendre les placements.
Il est donc important de savoir que les dépôts peuvent être gérés aussi bien dans la fortune liée que dans la fortune libre. Le dépôt est ainsi transféré sans changement et gratuitement dans la fortune libre au moment de la retraite. Il n’y a pas de vente. L’administration fiscale exigera uniquement l’impôt sur les prestations en capital. L’expérience montre que de très nombreux clients maintiennent ces dépôts plus ou moins inchangés après la retraite. Le coût de la vie étant souvent financé par le capital de la prévoyance de base.
Autres avantages d’une solution LPP basée sur des titres
Cette même structure de dépôts liés et libres peut également être utile pour les rachats. De nombreux clients ont constitué ou hérité d’un dépôt dans la fortune libre. Les rachats de LPP peuvent désormais être effectués directement à partir de ce dépôt. Il n’est même pas nécessaire de vendre les titres. Ceux-ci peuvent être transférés du dépôt libre vers le dépôt lié de manière neutre en termes de coûts sur plusieurs années et ils sont fiscalement déductibles en tant que rachat.
Enfin, il convient de noter que de nombreuses actions affichent un rendement sur dividende de 2 à 3%. Étant donné que ces revenus ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu dans le cadre de la LPP, il est judicieux de faire passer ces revenus par la caisse de pension.
Mise en œuvre
La mise en œuvre d’une telle répartition de la LPP en un plan de base et un plan pour les cadres est complexe et elle nécessite un savoir-faire approprié. Nos conseillers sont quotidiennement actifs dans ces domaines et se feront un plaisir de vous aider à mettre en œuvre votre concept LPP personnalisé. Comme la plupart des médecins ont épargné la plus grande partie de leur fortune dans le deuxième pilier, c’est également là qu’il y a le plus grand potentiel d’optimisation. Profitez-en!