Scalpel a souhaité savoir quelle était la position de l’assurance-vie dans le contexte actuel de taux d’intérêts au plus bas? À cet effet, «Scalpel» a interrogé Stefan Walther, membre de la direction de Roth Gygax & Partner AG.
Les taux d’intérêts n’ont jamais été aussi bas. Est-ce le moment de se lier à long terme à une assurance-vie?
En principe, tous les acteurs du marché ainsi que leurs produits sont soumis aux mêmes conditions de marché et, étant donné que personne ne peut dire à quoi ressembleront les 10 ou 20 prochaines années, nous recommandons une grande diversité des placements. Les assurances-vie qui combinent une protection contre la baisse des cours et des possibilités de participation, sont intéressantes à cet égard.
En fonction de l’âge, lorsqu’on souscrit une assurance prévoyance professionnelle, on est également lié pour 20 ans ou plus et, ce, en dépit des impondérables du marché et aussi des grandes incertitudes politiques. L’assurance-vie comme la prévoyance sociale constitue une part importante dans le portefeuille global d’un investisseur et constitue la clef de voûte de la prévoyance.
Les organismes de protection des consommateurs conseillent toujours de séparer l’épargne et le risque et d’investir la part d’épargne auprès d’une banque. Qu’en dites-vous?
C’est également ce que nous recommandons si le client a 25 ans et ne peut économiser que de manière irrégulière. Le problème des cas cités dans les médias n’est pas le produit, mais les conseils erronés.
Quels sont, selon vous, les avantages de l’assurance-vie avec une composante épargne?
Au préalable, je dois faire une brève digression dans la théorie financière. Le triangle magique de l’investissement est le fait que chaque placement financier est tiraillé entre trois critères contradictoires: Rendement, sécurité, flexibilité. En général, un placement ne peut remplir que deux de ces objectifs au maximum. Maintenant, la plupart des investisseurs commettent l’erreur de rechercher des produits qui remplissent ces trois critères. Ce type de produit n’existe pas.
C’est là qu’intervient l’assurance-vie. Dans sa forme classique avec un intérêt garanti, ce produit fait partie des investissements les plus sûrs. Seuls les emprunts à la Confédération garantissent une protection encore plus importante. Alors, si la sécurité joue un rôle central dans une planification, alors les assurances doivent faire partie du portefeuille.
Comment expliquer le niveau de protection aussi élevé de cette catégorie de produits?
Ceci tient au patrimoine lié. Si un preneur d’assurance place 100 CHF, ce montant est investi dans le patrimoine lié, un fonds spécial séparé du bilan de l’assurance. En cas de faillite de la compagnie d’assurance, ce fonds spécial est transmis à une autre assurance ou payé au preneur d’assurance. De plus, la compagnie d’assurance est tenue, pour chaque dépôt du client dans ce fonds spécial, de déposer des fonds propres supplémentaires de telle sorte que même les fluctuations de cours sont couvertes et une certaine réserve existe.
Si le même client verse 100 CHF sur un compte en banque, ce montant est porté au bilan de la banque, et l’argent est perdu en cas de faillite. Certes, le système de garantie des dépôts reste applicable, mais il ne s’agit que d’une promesse de la banque de mettre à la disposition de chaque client un montant max. de 100‘000 CHF et un montant total de 6 milliards dans le cadre de cette garantie des dépôts. Une banque moyenne déjà serait dans l’incapacité de payer ce montant.
Nous avons beaucoup parlé de sécurité. Le thème de la flexibilité et du rendement n’est-il pas bien plus important?
Essayons de nous représenter la question sous forme de plan de pension. Pour garantir les frais de subsistance courants, outre la pension AVS, une pension LPP et une rente à caractère d’assurance sont mises en place. Ainsi, un revenu régulier et garanti revient au client. Le thème de la sécurité est central en l’occurrence, car aucune personne âgée de 78 ans n’aimerait recevoir un coup de fil de son conseiller lui annonçant que son argent est épuisé. La répartition exacte de la quantité d’argent adéquate dans chaque placement est également tributaire de plusieurs facteurs, tels que la tranche d’imposition, la situation en matière de succession, l’âge du conjoint, etc. Cet aspect constitue la fondation solide d’une stratégie de placement.
En plus du revenu de pension courant, une réserve de liquidités est créée avec laquelle des dépenses supplémentaires telles qu’un voyage coûteux, une nouvelle voiture ou un investissement dans l’achat de son propre immeuble peuvent être financés. Cette réserve doit offrir une marge suffisante. La flexibilité est cruciale dans ce cas.
Tout l’argent qui n’était pas nécessaire jusqu’à lors peut maintenant être investi sous l’aspect rendement. Ici, il est naturellement question d’actions ; toutefois, il est possible pour des investisseurs moins téméraires d’avoir d’autres placements à caractère sécurisé.
Les coûts de l’assurance-vie sont également souvent critiqués. Qu’en pensez-vous?
Il va sans dire qu’un produit offrant un niveau de sécurité élevé n’est pas donné. Comment procéder dans ce cas? Si je souscris une hypothèque ferme de 10 ans, je paie par ex. 1,60 % par an, une hypothèque ferme de 3 ans par contre me coûte par ex. 1,10 %. La différence est le prix de ma sécurité que je peux garantir pendant 7 années de plus. Ce principe s’applique également aux assurances. Elles me garantissent pendant 10 ou 20 ans les conditions convenues et, bien sûr, ce n’est pas gratuit.
De plus, pour les assurances d’épargne, selon le besoin, des prestations de risque également sont garanties en cas de décès et d’incapacité de travail. L’exemption de la prime constitue ici un élément central ; la compagnie d’assurance prend néanmoins en charge le paiement de la prime contractuelle en cas d’incapacité de travail du client. L’objectif d’épargne est ainsi atteint dans tous les cas. Notre expérience en matière de conseil montre qu’il existe justement des lacunes dans ce domaine.
Un bref résumé?
La diversification est un élément central de la planification financière. De plus, la répartition des avoirs doit être équilibrée eu égard aux objectifs antagonistes que sont le rendement, la sécurité et la flexibilité et adaptée aux besoins individuels. Nos conseillers s’y connaissent parfaitement et vous conseilleront avec plaisir.
À propos de
Stefan Walther, 42 ans, travaille depuis 1991 dans le domaine de la finance et dispose d’un grand savoir-faire sectoriel. Depuis la fondation en 2003 de la Roth Gygax & Partner AG, il est notamment l’interlocuteur de plusieurs conseillers qui veulent un deuxième avis sur des plans de retraite et d’investissement complexes. Il est membre de direction et co-développeur de la plateforme de comparaison www.info4insider.ch et est considéré comme un spécialiste chevronné en matière d’assurance-vie et de finance.